[Vannes]Demeure de la Grande Duchesse

Azura était en train de parler avec quelques nobles. Alala, cxes conversations... C'était à la fois inintéressant et plats... Comme toujours avec ces gens. On parlait, on parlait... Pour finalement ne rien dire. C'était d'un lassant. Mais bon, maintenant qu'elle était (à nouveau en fait, mais il fallait mieux ne pas trop le dire) dans les hautes sphères de la société, elle ne pourrait pas y couper.

Enfin, elle ne pouvait pas se plaindre... Tous autour d'elle l'admirait, ce qui indiqué bien que, malgré sa condition, elle avait bel et bien réussi à réutiliser ses pouvoirs. Cela la rassurait tout de même, elle ne serait pas totalement démunie non plus.

Elle ne put cependant pas se retenir un petit sourire quand elle entendit derrière elle la voix de sa servante la plus fidèle, et sa confidente aussi. Elle avait recueilli cette jeune femme dans sa jeunesse, et elle l'avait toujours servie fidèlement... Et dorénavant, elle la servirait jusque dans la tombe... Toujours fut-il que quand elle entendit la voix de Mélisande derrière elle, elle fit un petit pas de côté pour pouvoir a voir et l'intégrer dans le cercle des conversant.

"Que me veux-tu ? demanda-t'elle.

-Ma Dame, je dois vous faire part de nouvelles importantes, si vous me le permettez."

La vampire réfléchit rapidement..; Si elle devait lui faire part de quelque chose et qu'elle venait ainsi la déranger en pleine conversation, ce devait être important... Elle se tourna donc vers le nobles et dit d'un ton d'une exquise politesse :

"Veuillez me pardonner, mais il semble qu'il y ait quelques problèmes urgent que je dusse régler... Je vais donc devoir vous laisser à vos discussion. Messieurs, au plaisir."

Elle s'en alla ensuite dans un mouvement de robe pendant que Mélisande la suivait. Elle se dirigèrent vers une petite alcôve au fond de la salle, dans lequel les attendaient deux profond fauteuils, positionnés autour d'un guéridon, sur lequel reposaient deux verres et une carafe de vin. Azura fit signe à la servante de s'assoir et, s'installant à son tour, dit :

"Alors, qu'as-tu à me dire ?"

Une fois assise, la jeune fille plongea les yeux dans le regard fascinant de sa maîtresse immortelle, à qui elle vouait une admiration sans bornes. Parfois, elle s'étonnait qu'elle, Mélisande de K'aerlion, issue d'une famile de gentilshommes campagnards, pût avoir été prise au service d'une des femmes les plus influentes du royaume de France.

Enfin elle en vint au sujet qui la tracassait :
"Dame, quelqu'un a profité de la réception pour s'introduire dans vos appartements et le fouiller de fond en comble. Je sortais du mien pour vous rejoindre ici quand, passant devant votre porte, j'ai entendu du bruit. Je suis alors entrée, pensant vous y trouver et m'étonnant que vous ne fussiez pas dans la grande salle, et là..."

La demoiselle aux cheveux de miel frissonna.

"Là, j'ai vu un homme en train de vider les tiroirs de votre bureau. Autour de lui, tout était sens dessus dessous."

Elle baissa les yeux, et murmura :

"Mon sang n'a fait qu'un tour. L'intrus n'a pas eu le temps de se retourner... ni de se rendre compte de ce qui lui arrivait..."

Elle releva la tête, et regarda sa maîtresse d'un air coupable.

"Que dois-je faire à présent, ma Dame ? Ai-je mal agi ?"

Azura regarda avec attention la jeune femme, mêlé d'une certaines froideur. Elle l'appréciait bien, mais elle avait eu des siècles pour apprendre à cacher ses sentiments. Et ce n'était pas une habitude que l'on perdait si facilement. Elle la regarda donc faire son récit sans ciller et sans montrer un once d'émotion. Seul un petit sourire satisfait apparu brièvement sur son visage quand Melisande conclut son récit.

Il fallait avouer qu'elle avait des serviteurs très doué... Elle avait aussi eu le temps de le sélectionné... Et comme ils la servaient souvent d'une génération sur l'autre, elle n'avait pas grands soucis à se faire. Mais il fallait avouer qu'elle avait eu de la chance quand elle avait pu recruté cette jeune femme. Elle lui était entièrement dévoué, au plus haut degré. Et c'était des plus utile.

Elle lui dit finalement :

"C'est très bien, Melisande, tu as agis pour le mieux. Je vais immédiatement envoyer quelqu'un se débarrasser du corps. Quand à toi, profite de la réception. Je suis sûre que beaucoup de nobles aimerait faire plus ample connaissance avec toi... Qui sait, tu pourrait même trouver quelqu'un qui te siéra pour faire des premiers pas dans le grand monde."

Elle se leva et écarta le rideau de l'alcôve, qui garantissait une certaine intimité aux habitant de la loge, et fit signe à un garde. Elle lui dit quelques mots et il partit aussitôt d'un pas rapide. Ava,nt de sortir, elle se retourna et dit :

"Si tu le souhaite, tu seras récompensée ce soir."

Puis elle reparti dans la foule des nobles.

Mélisande se sentait étrangement soulagée du poids de son action à présent qu'elle en avait parlé à sa maîtresse. Si celle-ci n'éprouvait nulle inquiétude, c'est que les crainte de la jeune fille étaient sans fondement.
C'est donc le coeur léger et plein d'expectative quand à cette réception grandiose qu'elle revint dans la grande salle où évoluaient les invités de la duchesse.

Comme elle se dirigeait en direction du buffet, elle remarqua un homme musculeux aux cheveux noirs qui, un verre à la main, fouillait les lieux du regard. Cette attitude lui parut curieuse, sans qu'elle pût dire pourquoi, et elle décida de la surveiller de près.

Mais auparavant, et pour qu'il ne puisse trouver la surveillance de la jeune fille suspecte, la demoiselle décida d'entamer la conversation avec lui.
Elle commença à s'avancer nonchalamment, discutant avec les uns et les autres, saluant poliment les convives, jusqu'à ce qu'elle parvint près de Dar'Kan.
Elle avait pris son temps, passant parfois un quart d'heure avec un interlocuteur, pour qu'il ne pût être visible qu'elle cherchait à discuter avec l'inconnu observateur.

Mélisande le salua comme elle avait salué les autres, et entama négligemment la dialogue en se présentant, comme l'étiquette l'exigeait.
"Bonsoir, Messire. Mon nom est Mélisande de K'aerlion. Puis-je savoir à qui j'ai l'honneur de parler ?"

Bloodlovin ne pouvait s'empêcher de se questionner au sujet de la duchesse, quelque chose était étrange et l'arrivée de sa servante ne semblait pas rendre les choses plus normale encore, cela était d'autant plus étrange qu'elle se comportait de façon instable, passant d'invité en invité sans jamais se posé réellement, une servante aurait-elle ainsi agit? se serait-elle mêlé aux invités sans se comporter comme une simple servante? et d'où lui venait cette façon d'agir et se mouvoir?

Il était évident qu'elle était servante a la révérence faite et a l'isolement qu'elle avait prise avec la duchesse pour s'entretenir avec elle malgré cela elle ne semblait aucunement être de classe inférieur, d'ailleurs Bloodlovin pensait clairement l'avoir déjà vue auparavant.

Rejetant toute idée de conspiration il reporta son attention sur les autres invités, ceux qui ne semblait pas avoir la bonne grâce de la duchesse et plus particulièrement ceux qui ne lui prêtait pas une attention particulière,
ainsi il se dirigea vers un nobliau appuyé contre un balconnet a l'extérieur et qui a aucun moment ne semblait vouloir se mêlé a la masse.

Le silence seul répondit à la demoiselle d'honneur d'Azura. Un silence lourd, oppressant, qui ne pouvait que rebuter ceux qui auraient l'audace de parler à Dar'Kan.
A vrai dire, il ne la regarda même pas.

Etait-il à ce point plongé dans ses pensées, ou refusait-il tout simplement le dialogue ? Quoi qu'il en soit, une telle attitude parut anormale à Mélisande.

La jeune fille décida de ne pas insister, néanmoins.

"Soit, Messire. Vous ne désirez pas me parler, apparemment. Je vous laisse à votre méditation."

Elle fit la révérence et s'éloigna, perplexe. Il faudrait qu'elle en parle à sa Dame.

Arhakin s'engagea dans les couloirs du château en jetant des fréquemment des coups d'oeil par dessus son épaule pour voir si on ne le suivait pas. Arrivé devant la chambre de la duchesse il extirpa son trousseau de clefs et ouvrit la porte. L'homme dont avait parlé la duchesse était allongé à terre, sa nuque faisait un angle étrange, la goule n'y était pas allée de main morte,

"Aucun sens artistique" Marmonna il

Il chargea le cadavre sur ses épaules et sortit en re-verrouillant la porte derrière lui, il le traîna jusqu'aux cachots; Il fit signe au geôlier de ne pas bouger, c'était l'un des rares occupants du château qu'il appréciait, pour cause le geôlier était né avec une jambe difforme et se sentait proche d'un homme que la naissance non plus n'avait pas favorisé. Ouvrant une des cellules il laissa tomber le cadavre et sortit son matériel habituel. Enfilant d'épais gants de maille il lui frappa le visage plusieurs fois, il cessa lorsque les pommettes craquèrent, il sortit ensuite un long couteau recourbé et s'afféra sur le nez et les joues déjà en sang. Il passa ensuite aux doigts, en coupant un ou deux à chaque main. Prenant une longue épée il s'appliqua à percer un peu partout, pour bien finir il assena quelque coups au niveau du crâne. A présent le cadavre de l'espion ou quoi que ce soit qu'il fut ressemblait à celui d'un badaud qui se serait fait prendre par une bande de riches complètements ivres qui se seraient "amusés" avec. Le reprenant à nouveau avec plus de précautions pour ne pas barbouiller ses vêtements brodés de sang il l'achemina au niveau supérieur, avisant la première fenêtre qui donnait sur les douves il le balança par en priant pour que personne n'entendent rien. Une fois le travail fini il revint dans la grande salle, satisfait du travail accomplie.

Mélisande songea que plus tôt elle ferait part de ses soupçons à Azura concernant l'hôte mutique, mieux ce serait - à condition qu'effectivement il y ait lieu de s'inquiéter... Et si son attachement à la duchesse lui faisait voir des menaces partout ? Il valait mieux, peut-être, en parler à quelqu'un d'autre, quelqu'un qui pourrait surveiller l'étrange personnage sans alerter Azura ni se faire remarquer.
Apercevant Arhakin, elle prit son parti et se dirigea vers lui.

Le garde était encore celui qui s'acquitterait le mieux de cette tâche.

"Arhakin, il y a dans cette salle un homme au comportement suspect. Mais pas assez, cependant, pour alerter notre Duchesse... Voyez, là-bas, celui qui a le regard perdu dans le vague comme s'il pensait à autre chose ? C'est lui."

A peine était il revenu dans la salle que la goule dont il était parti finir le travail l'aborda, jetant un coup d'oeil à l'individu qu'elle lui désignait il reconnut l'homme qui l'avait défié du regard tout à l'heure. Se tournant vers Mélissande il répondit

"Je l'avais remarqué plus tôt dans la soiré, à n'en douter c'est un prédateur comme moi, gardons le à l'oeil. Je ne suis pas devin ou quoi que ce soit d'autre mais je ne le sent pas bien."

Mélisande acquiesça, soulagée de constater qu'elle n'était pas la seule à se méfier de l'étrange personnage. Elle n'était donc nullement paranoïaque. Du coup, elle se demanda de nouveau si prévenir la duchesse était nécessaire - ou, tout au moins, s'il fallait qu'elle reste suffisamment proche d'elle pour intervenir si un incident la menaçant directement se produisait.
Elle fit part de ses interrogations au garde, et ajouta :
"Qu'en pensez-vous ? Dois-je rester près de la duchesse ou à proximité de l'individu suspect ?"

Bloodlovin revint dans la salle, une chose attira son regard plus que tout autre, il s'avança rapidement avant de saisir le poignet de mélisande une fois a portée de main, il l'écarta d'Arhakin sans pour autant trop l'éloigner et profita de la musique ambiante pour faire danser la goule.

"j'espère qu'Arhakin nous entendra, veuillez vous montrer plus discrète, ceux qui sont chargé de la protection de la duchesse ne doivent pas se réunir ni trop longuement, vous avez été voir la duchesse et vous êtes isolé avec, n'allez pas voir un de nous comme une vieille connaissance je vous prie."

Puis il passa a une autre cavalière avant de lui adressé un large sourire et de commencer a converser avec.

"Jolie soirée que voila, dommage que trop peu de monde ne danse, mais peut-être avec votre aide pourrions nous changé sa, j'aimerais tout particulièrement faire danser et s'amuser l'homme qui semble si triste et immobile près de la fenêtre, qu'en pensez vous?"

Mélisande se morigéna intérieurement. Il avait raison, mieux valait être prudents. Elle se dirigea donc vers l'homme solitaire qui se trouvait près de la fenêtre et l'invita à danser en souriant et en lui lançant un regard charmeur.
Subjugué, il accepta, ignorant que ce n'était pas pour lui-même qu'elle l'invitait, mais qu'elle s'en servait comme prétexte à pouvoir tout observer en dansant.
Elle prit un certain plaisir à tournoyer dans la foule anonyme des convives et se laissa aller à l'ivresse de la musique.
Malgré tout, elle parvenait à surveiller discrètement la salle, dans l'attente d'un incident probable...

Après quelques heures, les invités se mirent à partir. La réception avait duré longtemps, on avait échangé des flot de paroles vaines, et rien n'avait avancé.. Rien du tout... Mais les humains aimaient cela à priori... Il fallait bien les contenté si on voulait pouvoir les maitriser. Mais bon, toutes ces réceptions étaient tout de même d'un lassant...

Elle se retira dans sa chambre. Elle allait se dévêtir quand elle vit un missive déposée sur son bureau. Elle la décacheta rapidement, reconnaissant le sceau de Guillaume de Lasteyrie, un de ses bons amis. Elle la lu rapidement. Hum... Il lui demandait de se rendre à Paris au plus vitre. A priori, il aurait trouvé un homme intéressant, qui leur permettrais de renforcer efficacement leur alliance. Ca semblait être plus qu'intéressant.

Elle reposa la lettre et fit appeler Mélisande. Une fois qu'elle fut dans sa chambre, elle lui dit :

"Mélisande, fait prévenir les membres de ma suite que nous partons dans trois jours pour Paris. Qu'ils se préparent."

Une fois qu'elle fût ressortie, Azura sentit son appétit venir. Elle grimaça. Ce n'était pas le moment, elle n'avait pas encore trouvé un endroit où entreposé ses stocks de sang... Mais finalement, n'y tenant plus, elle revêtit des vêtements qu'elle avait préparé pour cela, sortit de sa chambre et s'enfonça dans la nuit à la recherche d'un proie.

******

Elle revint au petit matin, rassasiée. Elle avait trouvé une cible facile et l'avait vidé de son sang... Malheureusement... Elle espéra que ces meurtres ne la dévoilerait pas trop vite... Elle avait pris bien soin d'effacer toutes les traces de son forfait et allait brûler ces habits qu'elle avait revêtu spécialement pour la chasse. Rien ne devrait la trahir. Elle s'allongea pour une bonne journée de quasi mort.

"Mélisande, fait prévenir les membres de ma suite que nous partons dans trois jours pour Paris. Qu'ils se préparent."

La jeune fille fit la révérence et sortit, puis alla trouver Bloodovin. Celui-ci se trouvait en compagnie d'Arhakin. Mélisande sourit : voilà qui lui ferait gagner du temps.
S'approchant, elle prit la parole :
"La duchesse doit se rendre à Paris dans trois jours. Elle veut que vous vous apprêtiez pour le départ, vous et le reste de sa suite."

Sans attendre leur réponse, autant par timidité que par souci de prévenir toute la suite d'Azura au plus vite, Mélisande quitta vivement la pièce pour rejoindre la salle commune, où elle en trouva quelques-un qu'elle prévint à leur tour...
Ce n'est qu'après avoir parcouru la totalité des lieux pour être certaine d'avoir transmis les ordres de sa dame à toute sa suite qu'elle rejoignit sa propre chambre pour se reposer.

"La duchesse doit se rendre à Paris dans trois jours. Elle veut que vous vous apprêtiez pour le départ, vous et le reste de sa suite."

Une légère goutte de sueur perla sur le front de Bloodlovin mais son visage ne laissa rien paraitre, son expression ne changea guère, ni son regard.

"Arhakin il est temps de nous préparer...
La réception s'est faite sans problèmes et je présume que nul n'est passé à l'action, donc le voyage sera notre moment de faiblesse...
Je ne puis dire si tout cela fut prévu mais pour ce qui est des préparations...
Je suis persuadé que ton "attirail" sera parfait, tu restera près de la Duchesse et veillera à sa sécurité pour ma part...
Je vais lui dire qu'il me faudra voyager seul."

Il déposa une légère tape sur l'épaule de son collègue avant de se diriger vers ses appartements.

*****

Bloodlovin passa la dernière nuit de lune gibbeuse à préparer des affaires pour le voyage, il redoutait tout particulièrement cela.
Le fait pour lui de voyager accompagné durant une durée bien supérieur à ce qu'il pouvait se permettre... Il s'imaginait déjà perdre face à l'instinct de la bête en présence de la Duchesse.

Après de vifs préparations il observa le soleil matinal par la fenêtre et se déplaça d'un pas vif, trahissant son empressement, vers les appartements de la duchesse.

*****

Bloodlovin arriva finalement devant la grande porte close qui marquait les appartements de la Duchesse, il frappa avec vigueur à la porte bien décider à imposer sa décision de partir seul vers Paris et "d'ouvrir la route".

Azura revenait de sa chasse et allait se coucher quand on frappa à sa porte. Elle se leva aussitôt. Qui pouvait bien venir la déranger à cette heure ? Habituellement, on la laissait toujours tranquille toute la journée... Intriguée, elle replaça mieux sa chemise de nuit et mis sa robe de chambre. Elle ouvrit ensuite la porte. Derrière se tenait le chef de sa garde, Bloodlovin. D'un ton habituellement assez sec, elle demanda :

"Que voulez vous ?"

"Pardonnez-moi de vous déranger Duchesse.
Votre demoiselle, Mélisande, si je me souvient bien... M'a prévenu qu'un voyage pour Paris aurais lieu... Mes affaires sont apprêtés et si vous me le permettez je passerais devant... Il me faudrait... probablement faire un détour... Et... Je vous rejoindrais..."

Petit à petit le visage impassible de Bloodlovin se crispait, dans la presque obscurité de la demeure on pouvait discerner la nervosité dans son regard,
l'idée de risquer ainsi un voyage et se transformer à proximité de la Duchesse le rendait nerveux et presque apeuré, tant par le risque de la blesser que par celui d'être tué.
Sa voix avait perdu son assurance durant un instant puis il pu se ressaisir, le regard vif et déterminé et un ton de nouveau empli d'assurance et de force, son regard accroché à celui de la Duchesse.

"Je vous en prie."

Azura dévisagea quelques instants son chef de la garde. Pourquoi cet empressement, cette supplication de vouloir partir à l'avant ? Elle ne comprenait pas.

Puis elle se rappela la particularité qui faisait qu'elle avait besoin de lui dans sa suite. Elle essaya de se remémorer rapidement le calendrier lunaire. Elle réfléchit quelques instants, puis se rendit compte que la prochaine pleine lune se trouvait en plein pendant le voyage... Zut, elle n'avait pas songer à cela... Bon, et bien il semblait dans ce cas plus prudent de lui laissé faire ce qu'il lui semblait bon... Certes, elle pouvait le retenir, mais.. autant que le moins de personnes possibles soient au courant. Cela valait mieux...

Finalement, après s'être accordé ce petit temps, elle dit :

"Faîtes ce que bon vous semble. Les routes ne sont pas sûres en ce moment, il est toujours bon d'avoir un éclaireur. Vous pouvez prendre quelques hommes de confiances avec vous, conclut-elle."

Bien entendu, elle espérait qu'il n'exécuterait pas cette dernière phrase. Personne ne devait être au courant. Et trouver des hommes suffisamment bon et loyal devenait chose dur ces derniers temps. En tuer serait une grosse perte.

"La duchesse doit se rendre à Paris dans trois jours. Elle veut que vous vous apprêtiez pour le départ, vous et le reste de sa suite."

Arhakin était avec Bloodlovin en train de barvader de sujets complétements inutiles, sans doute induits par la bouteille de vin qu'ils avaient savourés à deux malgré le fait que d'ordinaire ils ne touchainet pas à l'alcool dans leur heures de service sauf dans des circonstances pareilles : survivre à un dinner de noble gavé à la politique et autre choses stupides et complétements inutiles. Finissant son verre d'un trait et le reposant violement sur la table il poussa un grand soupir et dit

"Il semblerait qu'on ait guère le choix, dommage je commencais à me plaire à taquiner le goulot"

Le fait que Blood veuille partir seul l'intrigea mais aprés c'était ses affaires s'il avait des affaires à régler avant qu'il ne soit prisonnier des grandes pompes et autres affaires du même acabit. Il regagna ses appartements et prépara son materiel avec attention, il prit les lames qu'il avait sur lui, enleva son épée d'apparat pour une plus fonctionelle et plus légère, il prépara également des vétements plus pratiques, une tunique en cuir rembourré pour prévenir à toutes tentatives de tirs à l'arc en cas de route (ils ne risqueraient pas un tir direct à moins d'être suicidaire, le cuir était suffisant pour arréter une flêche tirée en cloche) un pantalon en cuir, une paire de cuissardes taillées pour la marche, une paire de gant allant jusqu'au coude renforcé d'argent aux phalanges et clouté sur toute la longueur doté d'une poche plate le long de l'avant bras dans lesquels il glissa une petite corde à garotter et une lame de jet légère, par dessus tout cela il prépara son habituel long manteau doublé de mouton et pour compléter l'ensemble et protéger sa peau sensible il ajouta un chapeau à larges bords. Tout cet ensemble était bien entendu de la seule couleur qu'il acceptait de mettre : noir.

"Faîtes ce que bon vous semble. Les routes ne sont pas sûres en ce moment, il est toujours bon d'avoir un éclaireur. Vous pouvez prendre quelques hommes de confiances avec vous, conclut-elle."

Bloodlovin restait calme, impassible, focalisant avant tout ses pensées sur la lame d'argent sur son dos.

"Bien, je partirai en revanche seul, et il serait plus efficace de garder tout les hommes près de vous afin de ne pas alerter d'éventuels assaillants de votre départ..."

Bloodlovin se détourna de la Duchesse après l'avoir saluer.

"Pardonnez-moi de vous avoir dérangé, je vais de ce pas me mettre en route."

Puis il se dirigea d'un pas vif vers ses quartiers, le coeur battant à tout rompre et la respiration saccadé, l'image de la bête en lui venant se graver dans sa tête alors qu'il se mit à courir.

Les jours avaient défilés, aussi ordinaires qu'ils peuvent l'être quand on est une goule au service d'une noble vampire. Toute à ses préparatifs pour le départ, Mélisande avait eu l'impression que le temps avait accéléré sa course ; et finalement, ils avait quitté l'imposante demeure de Dame Azura.
Tandis que la majestueuse escorte cheminait lentement en direction de la capitale, la blonde demoiselle d'honneur de la duchesse de Bretagne sentait l'exaltation l'envahir. Jamais elle n'avait franchi les frontières du duché avant ce jour, et il lui tardait de découvrir à quoi ressemblait le reste de la France.
Son enthousiasme diminua cependant un peu quand elle constata qu'Azura paraissait préoccupée. Qu'est-ce qui pouvait assombrir ainsi son visage aux nobles traits ?

Le départ paru une véritable délivrance pour Arhakin l'inaction l'horripilait, ses préparatifs avaient été vites faits, pour cause il n'emmenait pas mille et une babioles, le gaspillage et l'exubérance l'avait toujours répugné. Lorsque l'escorte partie enfin ce fut pour lui une vraie délivrance, en tant que membre de la garde personnelle de la duchesse il chevauchait près de l'attelage de celle-ci. Il jetait des coups d'oeil un peu partout de façon à s'assurer qu'aucun assassin ne se serait glissé dans le cortége. Alors qu'il parcourait l'ensemble de son oeil inquisiteur il vit que Mélissande regardait la comtesse, il fit avancer son cheval jusqu'à celle-ci et attrapa son épaule fermement mais sans brutalité

"Un conseil Mélissande, ne pose jamais de questions à la duchesse, elle n'aime pas du tout ça, surtout quand sa porte sur son humeur ou son attitude, plusieurs en ont fait les frais, ce serait triste qu'une aussi charmante jeune fille comme toi passe l'arme à gauche si jeune"

Il souligna la fin de sa phrase d'un large sourire narquois.

Une charmante jeune fille...? Un sourire amer échappa à Mélisande sous l'effet de la boutade d'Arakhin. Elle n'était qu'une goule, rien de plus... Néanmoins, elle fit mine de ne pas se formaliser de la menace sous-jacente aux paroles du garde, et c'est d'un ton dépourvu de toute animosité qu'elle répondit, tranquillement, sur un ton sincère :
"Oh, n'ayez crainte. Je ne comptais nullement lui poser de questions à ce sujet. En tant que sa demoiselle de compagnie, je sais très bien quand il faut éviter de lui parler... Mais merci pour votre sollicitude, même si elle n'était pas très utile."

Elle savait aussi bien que lui que ce n'était pas par sollicitude qu'il avait parlé ainsi. Cependant, la jeune goule n'était pas du genre à s'abaisser à quereller les autres. Le fief de son père avait beau être minuscule, elle était noble, et elle refusait de faire honte à ses ancêtres en se conduisant aussi mal.
Se détournant d'Arakhin pour le moment, elle reporta son regard sur la duchesse - un regard éperdu de dévouement.

[Vers Les chemins de Bretagne]