9 avril 1455. Vers une heure du matin.
En provenance de la planque de Zilmar.Zilmar aspira goulûment le précieux liquide, qui dégoulina en grande partie sur son visage et ses habits.
Le sentir couler dans sa gorge, remplir son estomac et réchauffer son corps tout entier, tout cela était une impression délicieuse.
Il regarda le ciel. Les étoiles scintillaient dans l'espace noir qui s'étalait au-dessus de la ville. Zilmar inspira profondément, puis expira lentement. La fraicheur de cette nuit d'avril l'enveloppa d'un coup.
Il referma sa bouteille de liqueur. Depuis sa vampirisation, il avait besoin de sang, mais l'alcool était toujours une drogue pour lui.
Il entendit des bruits de pas cadencés qui venaient vers lui. La garde.
Un moineau s'envola, pour aller se poser sur le toit de la maison la plus proche.
Zilmar, accroupi sur les tuilles, attendit que la garde passe en retenant sa respiration.
Il entendit un bruit derrière lui. Il n'eut pas le temps de se retourner qu'un carreau d'arbalète se planta dans son dos. Il tomba du toit en poussant un juron et s'écroula sur la ruelle pavée dans un bruit d'os brisé.
L'homme à l'arbalète descendit souplement du sol et s'approcha du corps innerte de Zilmar. Il abaissa son arbalète, sorti un couteau et se pencha vers Zilmar pour l'achever.
Celui-ci se redressa avec une vivacité hors du commun et planta ses crocs assérés dans le cou de l'homme. Il lui trancha la carotide. L'homme s'écroula au sol dans une gerbe de sang.
"Abruti" s'exclama Zilmar en tentant de se remettre sur ses pieds.
Il déchira les vêtement de l'homme. Rien. Rien du tout. Où était la croix ? Zilmar jura à nouveau : cet enfoiré n'était même pas prêtre ! C'était un simple chasseur !
Zilmar essaya de se remémorer le prêtre qui l'avait attaqué peu après son arrivée à Paris. Celui-là aussi avait été stupide et incompétent. A croire qu'aucun chasseur de vampire, prêtre ou non, n'était à la hauteur...
Quoi que... Pour le premier, il avait d'abord fuit, puis avait envoyé un assassin pour se débarasser de lui. Pour le deuxième, il n'avait du son salut qu'au fait de faire le mort de manière suffisament convaincante.
Hum... Il faudrait faire plus attention à l'avenir...
Sortie en direction de la planque de Zilmar