13 avril 1455.
Cela faisait maintenant plus de deux semaines que Shallya avait prit conscience de sa nature vampirique. Elle avait appris à contrôler son appétit et ne perdait plus connaissance lorsque la faim la prenait. Les soi disant meurtres, sur lesquels elle avait enquêté le mois dernier et qui lui avaient permit de découvrir que désormais elle était un vampire, avait cessé.
Elle avait pu s'informer d'avantage sur les vampires et s'était donc installée dans sa cave, le seul endroit où aucun rayon de lumière ne risquait de l'atteindre. Elle avait d'abord refusé l'idée de dormir dans un cercueil et avait finalement fini par tenter la chose, constatant qu'effectivement son sommeil était plus profond et qu'elle se sentait plus reposée, elle adopta définitivement ce mode de repos. L'entretien de sa maison reflétait parfaitement son problème, elle ne parvenait toujours pas à faire le deuil de sa vie de mortelle. Tout restait absolument à sa place et pas une poussière ne pouvait reposer sur les meubles sans en être immédiatement délogée par une main froide plus morte que vivante. Elle continuait à vivre dans sa maison aux volets désespérément fermés et n'allait se réfugier dans sa cave que pour dormir.
Elle sortait chaque nuit pour se nourrir, elle cherchait des personnes se promenant seul dans les ruelles sombres de Rouen. Elle ne consommait que ce qui lui était nécessaire évitant à tout prix de vider ces humains de leur essence vitale, ce qui était plus difficile à faire qu'à dire. La sensation que procurait le baiser d'un caïnite était si délicieux et emplit d'une certaine passion dévorante qu'il fallait fournir des efforts démesurés pour retirer ses lèvres du cou de sa proie.
Mais le soir du 13 avril quelque chose que Shallya redoutait depuis un moment arriva... Quelqu'un tapa à sa porte. La belle enquêtrice s'approcha de la porte sans l'ouvrir et demanda :
« Qui est là ?
- Je m'appel Herbert, c'est le capitaine qui m'envoie. Il veut vous voir tout de suite ! »
L'homme repartit et Shallya hésita. Que voulait-il ? Était-il retourné au Havre et s'était-il rendu compte que le milicien qu'elle avait tué, un pieu dans le cœur puis décapité et dont elle avait limé les dents pour faire croire qu'il était un vampire n'était en réalité rien d'autre qu'un innocent milicien... Les larmes commençaient à inonder ses yeux, et elle comment avait-elle pu tuer un innocent et salir sa dignité en le faisant passer pour un monstre ? Tout ça pour quoi ? L'immortalité en temps que mort-vivante ? La voix tremblante elle se parla à elle même :
« Pauvre sotte ! Tu mériterai bien qu'on te décapite pour ce que tu lui a fait. Allez !Vas y assume tes actes pour une fois ! ».
Elle franchit la porte de son repaire et alla à la caserne de la milice de Rouen.
Direction [Rouen] Caserne de la milice.